L’histoire de Nike dans le monde des sneakers est constituée de modèles originaux. Leur catalogue est rempli d’esthétiques révolutionnaires, et c’est un euphémisme. Bien sûr, ce n’est pas une distinction que Nike a gagnée du jour au lendemain.
Un simple coup d’œil sur les antécédents de la marque Swoosh montre une histoire différente, celle de l’expérimentation. Elle montre une tendance à l’essai et à l’erreur.
En outre, et c’est peut-être le plus important, l’historique de Nike témoigne de sa persévérance. Un exemple est celui d’un imprimé qui s’inspire d’une certaine chaussure. Parmi les imprimés populaires, le safari print et l’elephant print sont ceux qui sont toujours les plus recherchés.
L’histoire du Safari Print, ou encore cet imprimé est devenu si célèbre et convoité
L’imprimé Safari figure au même rang que d’autres looks emblématiques de Nike. Il s’agit de l’une des esthétiques les plus reconnaissables et les plus réussies de l’histoire des baskets.
De plus, il s’est avéré au fil du temps être très dynamique, visuellement parlant. Pourtant, tout cela soulève la question suivante : d’où vient ce look ?
Un motif issu de l’imaginaire du designer Tinker Hatfield
Vous ne serez pas surpris d’apprendre que tout a commencé avec Tinker Hatfield. En fait, l’histoire de la Nike Air Safari débute lors du séjour de Tinker à New York. Mais ce voyage est plus un voyage d’affaires qu’un voyage de plaisir.
Peu avant de sauter dans un avion pour NYC, le légendaire designer de Nike présente un design intéressant. Il a une idée quelque peu soudaine qui entre en conflit avec le modèle de réussite de Nike jusqu’à ce moment de son existence.
Plus précisément, Tinker présente le design d’un coureur assez minimaliste. Au premier coup d’oeil, on dirait qu’elle est livrée avec tous les attributs de la conception d’une basket de course.
C’est en regardant de plus près les schémas que les dirigeants de Nike commencent à être un peu nerveux. Il s’avère que cette chaussure de course particulière remplace une grande partie de l’approche fonctionnelle par des notes de luxe.
Un imprimé original, mais qui ne suscite pas l’unanimité
Il y a une bonne raison pour que les dirigeants de Nike montrent des réactions inquiètes. Le design lui-même ne ressemble pas à quelque chose qui briserait trop de barrières dans un contexte moderne.
Mais, à l’époque, le look et la construction de cette chaussure sont extraordinaires pour une concentration relativement intense sur le style. Les sections qui sont habituellement en mesh respirant prennent une peau d’animal.
La zone médiane du pied, une section d’importance fonctionnelle, arbore de fines couches dans le design de Tinker. La liste est longue. L’idée est de prendre une chaussure de sport et de la « rendre délibérément non sportive. »
Maintenant, même si les premiers gribouillis du design de la chaussure rendent les gens nerveux, il y a d’autres questions à considérer. Le problème principal après la présentation du design est que Tinker n’a pas décidé quels devraient être les matériaux.
Bien sûr, pour une basket de performance moyenne, ce n’est pas un problème très grave. Nike passe la plupart de ses premiers jours à être à la pointe des avancées en matière de tissus.
Respirabilité, flexibilité, si cela a à voir avec une chaussure, Nike est le précurseur à la fin des années 80. Tinker ayant clairement indiqué qu’il souhaitait prendre une direction différente, on a presque l’impression de repartir de zéro.
La création et conception du modèle original
Alors, bien sûr, Tinker fait ce qu’il fait toujours lorsqu’il cherche l’inspiration : il erre. Après avoir atterri à New York, le designer emblématique fait sa promenade habituelle dans la ville, à la recherche d’une sorte d’inspiration.
Finalement, un magasin de meubles particulier attire son attention. Il ne s’agit pas d’un fournisseur ordinaire. C’est, comme il le dit, « le genre de magasin où il faut sonner pour entrer ».
Mais, ce n’est pas non plus un magasin au hasard. Tinker a vu quelque chose en exposition qui a vraiment attiré son attention. Plus précisément, c’est un canapé recouvert d’une authentique peau d’autruche.
Bien sûr, lorsqu’ils se rendent compte qu’il n’est pas là pour acheter quoi que ce soit, les propriétaires du magasin font sortir Tinker du magasin. Mais il y passe suffisamment de temps pour arriver à une conclusion.
De retour au siège de Nike, le légendaire designer a une idée qui lui trotte dans la tête : un design qui s’articule autour du matériau.
Tout comme ses premiers gribouillages, il s’agit d’un tout nouveau mode de pensée pour Nike. Jusqu’en 1987, tous les modèles de la marque ont été conçus pour répondre à des besoins fonctionnels.
Après être tombé amoureux de ce canapé dans un magasin de meubles de luxe, Tinker veut que cette chaussure soit entièrement consacrée au matériau. D’une certaine manière, c’est ici que l’histoire de la Nike Air Safari commence véritablement.
La Nike Air Safari devient une réalité
De retour au siège et débordant d’idées, Tinker parvient à faire de la Air Safari une réalité. Il s’inspire de la peau d’autruche, mais ce n’est pas ce qu’il recherche. Ce que le designer veut, c’est une version factice de ce matériau.
Il est raisonnable de s’interroger sur cette décision au départ. Après tout, pourquoi ne pas simplement opter pour le matériau haut de gamme ? C’est beaucoup plus logique si l’objectif est de viser le luxe et le style. Pourtant, il y a plus que cela.
L’inspiration de Tinker vient de plus que la peau d’autruche elle-même. Elle vient de ce qu’elle représente visuellement. En plus de sa sensation et de l’accent mis sur le luxe, Tinker fascine par le look audacieux du canapé.
L’un des principaux principes de conception de la Air Safari est son attrait visuel. Tinker veut que cette chaussure soit plus esthétique que fonctionnelle. L’imprimé Safari est donc son interprétation de la fausse peau d’autruche.
Le contexte est important dans le cas de l’histoire de la Nike Air Safari. Plus précisément, l’année de sortie de ce modèle est importante. 1987 est toujours considérée comme l’une des années les plus emblématiques de l’histoire de Nike.
Cela ne devrait pas surprendre la plupart des fans de Nike. 1987 est l’année où la marque sort la Air Max 1, donnant le coup d’envoi de la légendaire série de chaussures de course.
C’est également l’année de sortie de l’Air Jordan 2, le premier modèle de la marque à se passer du Swoosh dans son design. Si vous ne prenez que ces deux développements, 1987 mérite sa place de révérence. Mais, comme c’est toujours le cas avec Nike, il y a plus.
Le modèle Safari sort cette année dans le cadre du Nike Air Pack. Si vous êtes à la recherche d’une gamme de chaussures qui résume précisément la Nike des années 80, la voici.
Le pack comprend la Air Max 1, la Air Trainer, la Air Sock et la Air Safari. Bien que ces trois autres modèles soient une indication de l’attention inébranlable que Nike portait à la fonction, la Safari est encore plus remarquable par contraste.
Le look général de la Safari est un classique absolu dans le contexte actuel. Cependant, les avis sur ses débuts, tant du côté de la production que de la consommation, ne sont pas aussi positifs.
Après avoir constaté une certaine hésitation initiale à l’égard de son design, Tinker doit faire face à des débuts qui ne sont pas brillants. L’Air Max 1 décolle. Une partie importante de ce succès est l’introduction d’un coussin d’air visible, reconnu à la fois pour son aspect fonctionnel et son côté gadget.
La chaussure se présente comme le meilleur ami du coureur, ce qui place la Air Safari dans une position un peu délicate. A côté de l’AM1, comment une chaussure qui supprime la plupart de ses éléments fonctionnels va-t-elle se vendre ?
Une paire lifestyle, moins fonctionnelle que la Air Max 1
Les réactions initiales peu enthousiastes sont compréhensibles. En fait, c’est logique, même au-delà de la conception anti-fonctionnalité. Lorsque Nike apprend que Tinker tente de créer une basket de mode, il est probable qu’il fasse machine arrière.
Avec une telle avance sur la concurrence en termes de technologie, il a dû sembler vaincre une force en optant ensuite pour la mode. Même Tinker admet plus récemment que le simple fait de mentionner l’idée suscite toutes sortes de critiques à cette époque.
En 1987, la machine marketing de Nike passe à la vitesse supérieure. La Air Safari s’intègre facilement au style farfelu des publicités Nike, ce qui contribue à la bonne vente du modèle.
De plus, le battage publicitaire de la Air Max 1 aide à vendre le reste du pack Air, ce qui stimule les ventes de la Safari.
Compte tenu de ce que nous savons de l’histoire de la Nike Air Safari, il est facile de penser qu’elle est rare. Ce doit être la seule fois où le concepteur de la basket fait preuve d’un génie irrationnel – et s’en sort – n’est-ce pas ?
Eh bien, quiconque connaît un tant soit peu l’histoire de Tinker avec la marque sait que c’est loin d’être vrai. Le travail de Tinker avec la Air Safari représente en fait certaines de ses créations les plus conservatrices. Mais elle sort dans un pack avec la Air Max 1, qui est une chaussure pour laquelle les gens de Nike ont essayé de le faire virer.
Le design de la Air Safari peut sembler être une exception à la règle, mais ce n’est pas le cas. Au contraire, il est assez emblématique du fait que Tinker est vraiment à contre-courant.
En cette année cruciale pour la marque, les paris de Nike – coureur de luxe, Air visible et Jordan sans Swoosh – s’avèrent très payants. Le statut d’icône de la marque atteint de nouveaux sommets, ce qui permet même à Tinker de faire une apparition dans Retour vers le futur 2.
Discuter de l’histoire de la Nike Air Safari fait penser à une qualité que la chaussure partage avec plusieurs autres modèles Swoosh. Grâce à son look farfelu et inédit, elle a fait figure de référence.
L’imprimé Safari a ensuite connu une grande popularité et s’est retrouvé sur d’autres modèles. De la Foamposite à l’Air Presto, cette esthétique légendaire semble fonctionner sur à peu près toutes les surfaces. On le retrouve même sur une ancienne itération de la Air Max 1.
Lorsque nous pensons aux coureurs Nike dans des coloris sauvages, les collaborations semblent venir rapidement à l’esprit. Des noms comme atmos et Patta ont une histoire particulièrement riche avec des modèles tels que la Air Max 1.
Mais c’est le travail antérieur de Tinker Hatfield lui-même qui crée une sorte de précédent. Son interprétation imaginative de la peau d’autruche ouvre la voie à une marque d’expérimentation visuelle.
Tout aussi important est le courage qu’il a fallu pour pousser ce concept au-delà de tous les doutes et scepticismes. Grâce à sa persistance et à sa détermination, la Nike Air Safari occupe une place dans l’histoire que les designers et les fans reconnaissent.
Le print Safari revient en 2018, avec une édition retro réussie !
L’ajout de 2018 à l’histoire de la Nike Air Safari se présente sous la forme d’une sortie rétro. Le Swoosh avait annoncé fin 2017 que la Nike Air Safari OG serait de retour en mars à l’occasion, presque, du Air Max Day.
La Nike Air Safari est l’un des nombreux exemples de l’imagination de Tinker mise à l’épreuve. Contre les tendances, la direction de la marque et les forces exécutives, il a créé une chaussure remarquable.
Pour aller plus loin, nous pourrions vous parler des quelques autres déclinaisons du Safari Print, mais cela mériterait un article dédié.
Il sera intéressant de voir si d’autres rééditions sont proposées par le Swoosh. On peut imaginer que des modèles tels que la Nike Air Safari Deconstruct et la Nike Air Safari Royal seraient bien accueillis !